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2 juin 2007

3 Critiques cinématographiques

Par Patrick Bilodeau

À bout de souffle

      À bout de souffle est un film réalisé par Jean-Luc Godard en 1960. À l'aube de cet époque fertile pour le cinéma français, la guerre d'Algérie bat son plein et immobilise des milliers de jeunes hommes qui ne se doutent pas de la violence qui les attend sur le champ de bataille. La France se tait: autant les autorités ne dévoilent pas la réalité de la guerre à la population, autant, dans le monde du cinéma, les cinéastes ne disent et ne font pas grand chose de nouveau. En 1958, de Gaulle entre au pouvoir et organise un redressement de la France à plusieurs niveaux, dont la culture. Sous ce nouveau règne de prospérité naît un regroupement de créateurs et penseurs que l'on nomma la Nouvelle Vague. Réfléchissant beaucoup sur le cinéma, son identité et sa fonction dans la société, les gens de la nouvelle vague expérimentent sous plusieurs aspects le monde du cinéma. Godard est des leurs. Tourné presque entièrement dans le grand Paris et se déroulant sur une seule journée, À bout de souffle met en scène Michel Poiccard, un faux gangster impoli et impulsif et Patricia, une jeune américaine quelque peu naïve.

      À bout de souffle est un film qui se rapporte en ceratins points au néoréalisme italien, notamment à cause de son esthetisme peu raffiné (décors naturels, éclairages naturels, caméra instable, lieux réels) mais qui s'en différencie également à plusieurs niveaux. Contrairement aux italiens, Godard innove énormément au niveau de la narration, du langage utilisé pour raconter l'histoire. À première écoute, cela déstabilise par sa forme peu conventionelle. Le montage est saccadé, très peu coulant comme il l'est dans la majorité des films. Cette technique amène à quelques reprises des rafales de dialogues qui, toutefois, sont rarement rattachés à l'histoire en tant que tel. On y caractérise plutôt le personnage principal et sa conquête, Patricia, plutôt que d'approfondir l'intrigue. L'intrigue n'est plus vraiment le coeur du film et on s'attarde même longuement à des scènes inutiles à cette intrigue (la scène de la chambre par exemple). Autre point particulièrement frappant à l'écoute: la présence du cinéaste dans son film. Avec la nouvelle vague, on veut personnaliser les films, mettre de sa personnalité dans l'oeuvre, mais aussi, comme le fait Godard, signifier au spectateur que quelqu'un est derrière ce qu'il regarde. Il ne s'agit plus de cacher le film, mais de le montrer et de rappeler au spectateur qu'il est en train de regarder un film. Les personnages qui s'adressent à la caméra en font foi, également, le grand contrôle du réalisateur sur ce que l'ont voit et ce que l'on ne voit pas dans les scènes cruciales, la scène du meurtre principalement. Un autre élément spécial de ce film est que malgré ses grandes différences avec le cinéma de ce temps, par son langage, son contenu et son environnement , il se rattache directement à un genre fort populaire à cette époque: le film policier ou, le film noir. Le personnage, cigarette au bec tout au long du film, les costumes, la musique et certaines références directes (Humphrey Bogard) nous rapportent au genre dont Godard était, par ailleurs, un grand fan. On y voit encore une fois l'auteur dans l'oeuvre. Je pense qu'il est aussi à souligner dans les particularités de ce film certaines improvisations par les acteurs. Au niveau du contenu, je pense qu'il y a une forte nouveauté dans la vision que donne le réalisateur d'une relation homme femme. Il s'agit bien évidemment d'une relation peu catholique, ponctuée de criminalité, d'impolitesse et surtout, de liberté. Je pense qu'il y a là ce qui pouvais être différent à l'époque. Les personnages ne sont pas dépendants l'un de l'autre, bien qu'on peut en douter à certains moments, mais la fin nous le confirme. Le caractère très impoli et irrespecteux de Michel Poiccard est également un élément de contenu choquant.

      Le fait que la presque totalité du film se déroule à Paris dans des lieux réels nous permet de découvrir le mode de vie de ces gens. On y découvre aussi la réalité d'une immigrante dans cette ville dans ces années là. Je pourrais aussi mentionner qu'on y découvre des expressions, des goûts et des habitudes des habitants de Paris. On découvre cela à la fois par les gens qui entourent les personnages principaux (gens réels de Paris), par les caractéristiques que les acteurs donnent à leur personnage, mais aussi par les goût que nous dévoile le réalisateur, des goûts collectifs mais également personnels.

      Personnellement, j'ai beaucoup apprécié ce film. Son aspect intriguant, particulièrement à cause de la fin, et son aspect attachant grâce aux personnages magnifiquement interprétés et caractérisés par des petits gestes ou caractères hors du commun m'ont beaucoup attiré à regarder de nouveau ce film. Également, à première écoute, le langage particulier m'a quelque peu dérouté mais surtout, il m'a surpris. Je crois que c'est un film surprenant.

Persona

      Réalisé en 1966 par Ingmar Bergman, Persona est un film qui traite de la dualité des personnalités et du vide intérieur. Dans une Suède à l'écart du reste de l'Europe, c'est se sentiment de vide qui envahis la population qui se replie de plus en plus sur elle même. Je crois que c'est ce sentiment qui inspira Bergman dans la création de son film. Dans sa unité et dans quelques scènes, le film est encore une fois très déroutant et choquant. La Suède étant un pays fort religieux, elle perd dans les années soixante, comme beaucoup de pays, son rapprochement à la religion et sa morale. Persona met au défi cette morale en proposant des scènes chocs et un propos dérangeant pour l'époque. L'action se déroule dans cette Suède, d'une part dans un hopital et d'autre part dans une maison de retraite au bord de la mer. Ses deux personnages principaux, l'infirmière et l'actrice, s'y rendent et on se rend peu a peu compte que les deux personnages forment en réalité q'un seul individu.

    Encore une fois, ce film est très avant-gardiste quant au langage qu'il utilise. J'ai remarqué que le réalisateur nous présentait ses personnage d'une manière très direct dès le début du récit, ce qui donne l'impression qu'il s'est empressé de le fair epour ensuite passer à d'autre chose de beaucoup plus compliqué, c'est-à-dire l'expression de la double personnalité. Pour cela, il utilise un personnage complètement muet (l'actrice) qui selon moi, représente un autre côté de la personnalité de l'infirmière. Pour montrer qu'elles ne forment qu'une seule personne, Bergman les disposent fréquamment dans sa mise en scène de sorte qu'un d'elle (particulièrement l'infirmière) cache l'autre. Il insère aussi une scène symbolique qui appuie cette idée, c'est-à-dire la scène ou les femmes sont collées et se caressent les cheveux. Par ailleurs, le cinéaste joue beaucoup avec le réel et l'iréel. Puisqu'il s'agit de la vision d'un personnage malade, l'infirmière, le récit est truffé d'élément plutôt irréels, mais dans un contexte réel puisque la malade ne voit pas sa réalité comme fausse. Plongé dans la réalité de la malade, le spectateur ne se doute pas du monde d'irréalité dans lequel il se trouve, jusqu'à ce que le réalisateur le lui en fasse douter. Certaines répliques (Est-il possible d'être deux à la fois?) la lettre pour Elizabeth, l'homme qui appelle l'infirmière Elizabeth et la répétition d'une même scène en sont des exemples. Bergman utilise aussi la distanciation dans son approche. Par divers moyens, il nous rappelle que nous sommes en train d'écouter un film. Les personnages qui regardent la caméra ou pire encore, qui s'adressent directement au spectateur sont des procédés utilisés dans ce film. Un autre procédé de ce genre est encore plus évident: la caméra au début et à la fin. C'est elle qui introduit et conclue le film, ce qui nous annonce et nous rappelle que tout cela n'est qu'un film, mais un film intérieur, et donc iréel (dans l'imaginaire) ce que nous propose, je pense, les images d'animation annexés à celle de la caméra. Pour ce qui est du contenu, Bergman critique allègrement les valeurs et morales de l'époque, sans toutefois en faire le coeur de son film. Le contenu intérieur est déjà quelque chose d'assez complexe et fertile au niveau de l'exploitation. Bref, le cinéaste se penche sur la guerre du Viet Nam et son caractère inhumain, par diverses apparitions à la télévision ou la radio. Il traite également de la religion par le pardon et la pitié, ce qui fait éclater Elizabeth de rire. Aussi, il utilise le sentiment de honte ressentit par rapport à la liberté sexuelle dans la très troublante scène ou l'infirnière confie une expérience sexuelle.

      Je crois que les principales découverte culturelle que j'ai fait dasn le visionnement de ce film sont probablement le paysage et l'expression vocale de la Suède, ce dont j'ignorais pratiquement avant de voir ce film. On y découvre également certaine réalités culturelles et morales de ce pays, bien qu'elles soient en grandes parties similaires à celles du reste de l'Europe ou même, en certains points, à celles de l'Occident.

      Au premier visionnage, ce film m'a tout simplement perdu. N'étant pas du tout prêt à entrer aussi profondément dans un langage cinématographique pour comprendre la totalité de l'histoire, j'ai à peine compris le thème principal du film. Par contre, je me rappelle avoir admiré une photographie et une mise en scène qui m'avaient semblés tout à fait remarquables, ce que je crois encore plus fermement après une deuxième écoute mieux préparée. En sommes, j'ai beaucoup apprécié ce film à la fois choquant, troublant, poétique, doux, tordu et incroyablement intelligent. Il reste tout de même encore nébuleux à mon esprit, ce que je pense normal, puisque je ne crois pas que l'entière compréhension ait été voulue par l'auteur.

Cet obscur objet de désir.

      Ce film a été réalisé par Luis Bunuel en 1977 en France et en Espagne (cooproduction). Bien que ce film soit séparé de plusieurs années des autres, il reste que Bunuel est un cinéaste qui travailla également dans la période des années soixante et qui, comme on peut le ramarqué, utilise des procédés qui se rapprochent de ceux des précédents films présentés. Dans le climat instable et explosif de l'Espagne de cette époque, Mathieu, un riche bourgeois viellissant, est prit d'un désir obsessif pour une jeune espagnole du nom de Conchetta. Le film se déroule à la fois dans un train entre l'Espagne et Paris, l'endroit ou l'histoire est racontée par Mathieu, en Espagne (Madrid, Séville) et en France (Paris et sa banlieue). Le film traite bien édidemment du désir, mais également de ses conséquences, soit l'obsession qui elle, peut mener à la trahison et à la souffrance. Le film aborde aussi la problématique de la double personnalité avec le personnage de Conchetta.

      

      Dans ce film, Bunuel utilise un procédé bien étrange pour exprimer la double personnalité du personnage de Conchetta. En effet, il utilise deux actrices relativement différentes pour intepréter le personnage. Selon moi, l'une d'elle symbolise plus le désir que l'on peut atteindre, celui qui nous aguiche par sa fragilité et par les possibilité qu'il nous fait entrevoir, tandis que l'autre symbolise plus l'envers du désir, plus précisément son emprise sur notre propre personne. Je pense qu'il s'agit du principal élément de langage qui soit réellement hors du commun dans ce film. Par contre, tout ce qui a trait au rapport homme femme est montré de façon très pessimiste. Dans un premier temps, par un désir obssessionel menant à la perte, mais aussi dans les personnages qui entourent les deux principaux. Notamment le domestique de Mathieu qui n'est pas capable d'exprimer son opinion sur les femmes, se référant toujours à des amis au citations plutôt obscures. Je pense qu'il est aussi intéressant de constater qu'une inexistance de couple règne autour de ces personnages. Que ce soit dans leur vie amicale ou familiale, ou même dans le train. Personne ne peut s'exprimer clairement à se sujet. Bunuel touche également à pusieurs points qui, malgré l'époque plus avancée, restes assez choquants quand à la façon dont ils sont abordés. Premièrement, la relation entre Mathieu et Conchetta est assez spéciale tant qu'a leurs âges respectifs, Mathieu étant probablement dans la soixantaine alors que Conchetta n'a que dix huit ans. Le choc ne reste pas là, car c'est l'obsession de Mathieu pour cette jeune fille qui dérange. Il l'a veux et il veux l'acheter. Mais il veut plus, il veut la posséder, en d'autres mots, il veut sa virginité, à tout prix. Deuxièmement, le renversement de situation est également très déroutant. Il s'agit là d'une trahison puissante et très émotive pour Mathieu et par conséquent, pour le spectateur qui à été tout au long porté par sa vision des choses. On y effleure également la religion avec Conchetta qui méprisa sa mère qui passe ses journées à baiser les dalles de l'église. Il est aussi a remarquer qu'il y a une quasi absense de musique, ce qui peut être plus angoissant dans certaine scène ou l'on se serait attendu à une musique dramatique, grinçante ou violente.

      Je crois que l'on peut découcrir dans ce film le climat de l'Espagne à cette époque. C'était quelque chose dont je n'avais jamais vraiment entendu parler ou vu à travers la vision d'un originaire du pays. Je crois qu'il s'agissait du régime de Franco. J'ai également pu faire une petite visite de certaines villes d'Espagne, principalement Séville que j,ai trouvé bien intéressante et sympatique malgré l'évênement dramatique qui s'y déroule.

      À première écoute, j'ai été un peu décu par le film. Tout au long je l'ai trouvé vide et pauvre dans sa structure et son langage. Le contenu était ok. Quand la fin est arrivé, je me suis rendu compte que je n'avais pas compris parfaitement le propos du film, car je ne trouvais pas de sens profond à cette scène. J'ai donc réécouté le film pour y découvrir une richesse bien plus grnde que je l'avais observé à première abord. Mais bon, je ne crois pas qu'il s'agisse d'un des grands films de l'histoire, malgré quelques procédés forts intéressants, ni un des chefs-d'oeuvre de Bunuel, mais reste qu'il s,agit d'un film de qualité et j'ai apprécié le regarder.

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